Emploi : Lavenu recherche un CEO

Confrontée à son troisième cas de dopage en moins de trois ans, la formation savoyarde va consacrer une enveloppe de 750 000 € à partir de l’an prochain pour renforcer son staff et les mesures de prévention. Consciente, malgré tout, que le risque zéro n’existe pas.

Il y aura eu le temps de l’annonce. De la colère, de l’incompréhension et de l’analyse. Voici venu celui de l’action. Pointée du doigt après la révélation du contrôle positif à l’EPO de Lloyd Mondory le 10 mars dernier, l’équipe AG2R La Mondiale se sait en sursis. À la merci d’un nouvel acte isolé. Alors, après avoir failli tout plaquer, écœuré par ce qu’il considère comme une trahison, Vincent Lavenu, le patron d’une structure qui emploie 70 personnes, veut se donner les moyens de ne plus revivre ça.

Direction : Lavenu veut un bras droit

Premier constat : diriger une équipe World Tour reste un poids très lourd pour un seul homme. « Je dois avoir plus de soutien à la direction générale, admet facilement Vincent Lavenu. Aujourd’hui, j’ai trop de choses à faire ». Le manager de l’équipe AG2R va se doter, cet hiver, d’un directeur général capable de le seconder au niveau des ressources humaines, de la direction sportive, administrative ou juridique. « Le bon profil ne va pas être facile à trouver, sourit-il. Il y a vraiment des dossiers que je veux laisser pour être plus présent sur certaines courses. » Moins derrière le peloton qu’au contact de l’environnement de l’équipe.

Sportif : un staff d’entraîneurs étoffé

C’est acté : le staff de l’équipe savoyarde, qui compte six directeurs sportifs, possédera l’an prochain quatre entraîneurs au lieu de deux et demi actuellement (Nicolas Guillé est à mi-temps). La psychologue Virginie Dalla Costa, présente essentiellement sur les stages, sera aux côtés des coureurs lors des compétitions. « Plus de suivi, plus de présence, c’est l’objectif », assène Lavenu, qui entend ainsi rassurer ses coureurs mais aussi multiplier les réseaux d’alertes.

Médical : Bouvat sera secondé

Responsable médical, Eric Bouvat, qui est aussi médecin au CHU de Grenoble, forme actuellement un jeune collègue appelé à le seconder. Le travail ne manque pas entre le traitement des dossiers et la présence sur le terrain. « On va amener 60 jours de présence supplémentaire sur les courses pour couvrir tout le calendrier » décrit le boss d’une équipe qui diligente aussi son lot de contrôles internes. Mais, précision de taille, le médecin de l’équipe ne peut pas faire rechercher l’EPO dans les urines de ses coureurs. « Ces contrôles sont à la charge des Fédérations, pas des privés. C’est la loi. Nos seules alertes, ce sont les variations d’hémoglobine ou d’hématocrite ».

Une plate-forme pour multiplier les échanges

C’était l’une des recommandations de l’ISSUL (Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne) et l’un des volets de la réforme du cyclisme qui tarde à être mis en œuvre : la création d’une plate-forme technologique qui permet de croiser un maximum d’informations. « Elle était plutôt basée sur l’entraînement, elle va être développée pour l’échange humain entre les coureurs et l’encadrement sportif ou médical. » Depuis le cas Mondory, les obligations ont même été relevées. « On était une équipe dite traditionnelle, on nous demande de devenir une équipe techno-scientifique. On y va, mais il faut du temps, des moyens et des compétences ». Et aussi, un peu, croiser les doigts.

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